Thursday, April 14, 2011

Transformer le centre du pouvoir d’état

Directeur de l’unité de recherche de l’ ICTJ, Pablo
De Greiff discute les défis du vetting.
La dernière séance du jeudi sur la réforme du secteur de sécurité (SSR) et l'examen approfondi des institutions de l’Etat a débuté avec le président Mohamed Saleh Kheriji, un membre du conseil de directeurs de l'IADH, demandant aux panélistes d’examiner les questions suivantes lors de leurs interventions:
  • Est-il possible de réformer le secteur de la sécurité si vous éliminez la police?
  • Est-ce que la rééducation des personnes est examinées au cours de la réforme des institutions?
Marina Caparini, chargée de recherche à l’Institut Norvégien des Affaires Internationales, a mené la discussion avec une explication approfondie de ce qu'on entend par la SSR et le processus plus spécifique de vetting ou criblage.

Caparini a expliqué que le SSR est le processus de transformer des institutions qui étaient autrefois abusives en institutions qui répondent aux besoins de la société, y compris les pauvres et marginalisés. Tandis que le processus de «vetting» ou criblage est un processus par lequel les employés publics sont examinés afin de s'assurer qu'ils sont qualifiés pour leurs postes.

Elle a ensuite donné deux exemples, tous deux liés à la Bosnie: la réforme de la police, qui reste aujourd’hui problématique en raison de son manque de transparence et de la taille du programme, et celle de la réforme judiciaire, qui a été un franc succès.

En réponse à une question sur la possibilité que le vetting se transforme en chasse aux sorcières, elle a observé que le processus de lustration dans beaucoup de pays de l’Europe de l’Est est devenue une question très politisée, et que l’une des leçons les plus importantes à tirer de ces expériences est l’importance d’un processus qui soit transparent, spécialement lorsqu’il s’agit des archives des organes de sécurité de l’Etat.

Pablo de Greiff, directeur de l’Unité de recherches de l'ICTJ, a ensuite a présenté les défis particuliers au vetting. Il a rappelé aux participants que le système de sécurité est au cœur même du pouvoir d'Etat et donc sa réforme est extrêmement difficile.

L'un des défis les plus importants réside dans le fait que les fonctionnaires de haut rang des forces de sécurité prennent des années pour arriver à leurs positions de sorte qu'ils sont ancrés dans leurs habitudes. Déloger ce comportement ancré est le but de vetting, mais c'est une tâche rude qui peut prendre une longue durée. Il a souligné les exemples du Brésil, l'Argentine et la Tunisie, où un problème supplémentaire existe en ce que les militaires se pérennisent au-delà de l’apport de la sécurité.

Le dernier participant, Habib Belkouch, président du Centre pour les droits de l'homme et de la démocratie et ancien directeur du Centre de la documentation, d'information et de formation en droits de l'homme à Rabat, au Maroc, a parlé du vetting dans le contexte régional.

Il a reconnu que le défi pour la région est énorme. "Il y a juste quelques mois , la société civile était en conflit immédiat avec les services de sécurité et maintenant elle est en position de les réformer," a-t-il dit. Il s'agit d'une opportunité excitante, mais aussi d’un défi de taille puisque le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord n'a pas de cas antécédent concernant la réforme du secteur de la sécurité. Le seul exemple pertinent est celui de la débaassification en Irak, et qui est un exemple qui reste très problématique.

Au cours du débat, les participants ont examiné les possibilités de rééducation et la formation du personnel du secteur de la sécurité, ainsi que les défis et dangers possibles de vetting.

C'est notre dernier message pour ce jeudi. Nous serons sur le blogs et sur twitter en direct pour la deuxième journée de la conférence de Tunis demain à 9h. Voir le calendrier ici et accordez à notre live stream demain.

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